« Quel est votre avis ? Si un homme possède cent brebis et que l’une d’entre elles s’égare, ne va-t-il pas laisser les quatre-vingt-dix-neuf autres dans la montagne pour partir à la recherche de la brebis égarée ? »
Jésus insiste sur la place centrale qui revient aux « petits » et aux pauvres : « Gardez-vous de mépriser un seul de ces petits, car, je vous le dis, leurs anges dans les cieux voient sans cesse la face de mon Père qui est aux cieux. » Il est donc de la plus grande importance de ne pas provoquer la chute ou l’égarement de l’un de ces pauvres. L’adversaire est à l’œuvre à l’intérieur même de la communauté. Le Menteur peut faire miroiter toutes sortes d’illusions au cœur de l’enfant de Dieu qui risque de se perdre. Nous contemplons Jésus partant à la recherche de sa petite brebis perdue. A sa suite, dans un Amour de compassion, nous soutenons par notre prière, le retour au « bercail » de ceux qui s’en sont trouvé éloignés. Si par malheur, « un de ces petits, » était égaré à cause du contre-témoignage de la communauté, Jésus partirait sans tarder à sa recherche pour le retrouver et le ramener dans la communauté. Cette brebis qui appartient à son Père le reconnaîtra. Jésus, Lumière du monde, va éclairer le cœur de la communauté en recherchant lui-même cette brebis qui est égarée. L’amour est vainqueur, « Comme un berger il conduit son troupeau, son bras rassemble les agneaux, il les porte sur son cœur, il prend soin des brebis qui allaitent leurs petits. »
"Et, s’il arrive à la retrouver, amen, je vous le dis : il se réjouit pour elle plus que pour les quatre-vingt-dix-neuf qui ne se sont pas égarées." Dieu nous a créé à son image, comme un reflet de sa Beauté, un réceptacle de sa gloire. Il nous a faits pour lui, pour que nous puissions trouver en lui notre bonheur. Le Père a confiées à son Fils Jésus les brebis qui lui appartiennent. En Jésus, Dieu nous cherche avec passion, jusqu’au tréfonds de nos égarements. L’attitude de Jésus, l’Envoyé du Père, est la seule attitude qui convienne. Il sait ce qu’il y a dans l’homme. Voyant notre égarement et notre impuissance à revenir à lui par nos propres forces, Dieu accourt. « Il vient avec puissance, » pour sauver ses brebis dispersées et il les console. Nous sommes ces « tout-petits, » ces nouveau-nés, sur lesquels Jésus veille avec une infinie compassion. Nous pouvons entrer dans la Joie du Royaume de Dieu. "Car notre Père qui est aux cieux ne veut pas qu’un seul de ces petits ne soit perdu. » Les quatre vingt dix neuf « justes » saisis par l’amour de ce Bon Pasteur se convertiront. Alors il y a de la joie pour la brebis qui revient. Porter la Bonne Nouvelle de la Résurrection implique que nous soyons entrés dans ce Mystère de compassion, que nous soyons déjà ressuscités.
« Ainsi, votre Père qui est aux cieux ne veut pas qu’un seul de ces petits soit perdu. » L’amour de Dieu est pour nous, il est vécu dans notre cœur. La Bonne Nouvelle de la venue du Sauveur est annoncée dans la douceur et dans l’humilité. Telle est la Parole d’espérance que l’Evangile nous propose pour accueillir ce temps de l’Avent. Nous sommes les ministres de la Consolation. Nous nous hâtons à la rencontre du Seigneur Jésus. Pour revenir à Dieu, il nous faut beaucoup de Compassion. Nous préparons le chemin à travers le désert de nos vies, nous abaissons nos montagnes d’orgueil, nous rectifions nos comportements tortueux, et nous traçons dans les terres arides une route aplanie pour notre Dieu. La reconnaissance de nos limites et de nos fautes nous fait entrer dans un chemin d’humilité. La parole du prophète retentit : « Consolez, consolez mon peuple. Parlez au cœur de Jérusalem. » Marie a accueilli la Bonne Nouvelle. Elle a donné un Corps, un Cœur, à Jésus venu dans notre chair humaine. Il nous cherche, et nous voulons modeler notre attitude sur la sienne, le Bon Pasteur. Déjà « la gloire du Seigneur se révèle en nous, » nous pouvons goûter « le fruit de sa victoire. »